Dans le cadre de l'exploitation à long terme (Long Term Operation - LTO) de Doel 1 et 2 jusqu'en 2025, l'AFCN a demandé à l'AIEA l'organisation d'une mission SALTO (Safety Aspects of Long Term Operation) pour ces réacteurs. Cette mission vient d'avoir lieu du 14 au 23 février 2017. Sur base des premiers résultats, l'AIEA juge qu'ENGIE Electrabel gère le LTO conformément aux standards internationaux en la matière.
En novembre 2015, le gouvernement a conclu un accord avec ENGIE Electrabel sur la poursuite de l'exploitation des réacteurs de Doel 1 et 2 durant 10 ans supplémentaires, jusqu'en 2025.
>> Lire l'historique complet du LTO de Doel 1 et 2
Cette exploitation à long terme est soumise à conditions : l'exploitant ENGIE Electrabel doit en effet démontrer sa capacité technique et organisationnelle à assurer la sûreté de l'exploitation de Doel 1 et 2 jusqu'en 2025. Le LTO de Doel 1 et 2 induit donc la réalisation de nombreuses actions pour garantir l'exploitation sûre des réacteurs. L'AFCN suit de près la gestion de ce LTO et l'implémentation du plan d'actions qui s'y rapporte.
L'Agence fait également appel à l'expertise internationale de l'AIEA, qui propose notamment un service de revue par les pairs (peer review), intitulé dans ce cas-ci SALTO (Safety Aspects of Long Term Operation), auquel ses États-membres peuvent faire appel. L'objectif d'une mission SALTO est d'assister et de conseiller le pays demandeur quant aux aspects de sûreté liés à l'exploitation à long terme d'un réacteur nucléaire. Cette mission SALTO s'inscrit dans la politique globale de l'AFCN qui vise à favoriser le processus de revue internationale par les pairs des activités liées à la sûreté nucléaire.
L'AIEA a réuni une équipe de 12 experts internationaux en sûreté nucléaire, dont la tâche était d'évaluer l'avancement des projets menés par ENGIE Electrabel dans le cadre du LTO autour de thématiques spécifiques : gestion des ressources humaines et des connaissances, gestion du vieillissement des composants mécaniques et électriques, génie civil, organisation interne et gestion des modifications aux installations.
L'équipe d'experts internationaux a analysé un grand nombre d'actions touchant à ces thématiques. Elle a formulé 4 recommandations et 9 suggestions à l'adresse d'ENGIE Electrabel pour renforcer sa gestion du LTO de Doel 1 et 2.
Elle a également identifié plusieurs bonnes pratiques :
- L'exploitant fait preuve d'une gestion intégrée des risques à différents niveaux pour le LTO.
- L'exploitant a une vue complète sur le projet LTO et sait ce qui doit être analysé.
- L'exploitant a pris et continue à prendre des mesures pour encadrer le turnover du personnel, de façon à ne pas perdre de connaissances en cas de départ de membres du personnel.
L'équipe de l'AIEA a aussi formulé certaines pistes d'amélioration :
- L'exploitant doit veiller à ce que le vieillissement de tous les systèmes, structures et composants soit suivi durant la période du LTO.
- L'exploitant doit garantir la cohérence et l'exhaustivité des données relatives aux composants et structures dans le cadre du LTO.
- L'exploitant doit achever la révision et la mise-à-jour des programmes de gestion du vieillissement des structures architecturales.
>> Lire le communiqué de presse de l'AIEA
L'AFCN publiera sur son site web le rapport complet de la mission, dès que celui-ci sera disponible.
Une mission de suivi a été provisoirement planifiée à Doel 1 et 2 en 2019 afin d'évaluer les actions entreprises par ENGIE Electrabel pour répondre aux recommandations et suggestions formulées lors de la mission SALTO. Une mission de suivi similaire a eu lieu en décembre 2016 pour le réacteur de Tihange 1.
Nous suivons attentivement la mise en œuvre de ces actions, en regard de notre mission : protéger la population et l'environnement contre les dangers des rayonnements ionisants.