Stress tests : les sites nucléaires belges majeurs de mieux en mieux protégés face aux événements naturels extrêmes

Les exploitants des centrales nucléaires de Doel et de Tihange, de l'IRE, du SCK•CEN, de Belgoprocess et du JRC-Geel ont réalisé des progrès dans la mise en œuvre de leur plan d'actions résultant des tests de résistance menés en 2011.

Suite à Fukushima 2011, le Conseil européen a annoncé que toutes les centrales nucléaires européennes devaient faire l'objet de tests de résistance. Ces « stress tests » avaient pour but de réévaluer les marges de sûreté des centrales nucléaires en cas d'événements naturels extrêmes (séismes, inondations, conditions météorologiques extrêmes...). Ces événements sont susceptibles d'occasionner une perte d'approvisionnement en électricité ou une perte de refroidissement du réacteur, pouvant mener dans le pire des scénarios à une fonte du combustible nucléaire.

La Belgique a décidé, d'une part, d'étendre la portée des tests de résistance à d'autres scénarios liés aux activités humaines et à des actes malveillants (cyber-attaque, chute d'avion, terrorisme, explosion de gaz,...) et a demandé, d'autre part, que les établissements nucléaires belges de classe I autres que les centrales nucléaire (c'est-à-dire l'IRE, le SCK•CENBelgoprocess, le JRC-Geel et FBFC-International) soient inclus dans la démarche des tests de résistance.

Les stress tests ont entretemps été menés dans tous ces établissements. Sur base des résultats, chaque exploitant a rédigé et présenté à l'AFCN un plan d'actions destiné à augmenter encore davantage le niveau de sûreté de son établissement. L'Agence a évalué les différents plans d'actions et formulé certaines exigences et recommandations complémentaires. Elle a approuvé l'ensemble des plans d'actions entre décembre 2012 et juillet 2013.

L'AFCN publie aujourd'hui les rapports de suivi concernant les avancées réalisées durant l'année 2016 dans les centrales nucléaires de Doel et Tihange et dans les autres établissements nucléaires de classe I.

Fin 2016, ENGIE Electrabel avait finalisé plus de 85% de son plan d'action pour les centrales nucléaires de Tihange et de Doel.

La stratégie en cas de black-out complet sur le site (c'est-à-dire la perte de l'alimentation électrique externe et des générateurs diesels de secours) et la stratégie en cas de perte du dissipateur thermique ultime (un système d'eau de refroidissement qui peut servir tant en exploitation normale qu'en situation d'urgence) est bien définie sur les deux sites. Les travaux qui s'y rapportent sont finalisés à Doel (avec par exemple la mise à disposition de pompes et de diesels mobiles additionnels). À Tihange, la plupart des actions sont terminées.

ENGIE Electrabel a également progressé sur le plan de la préparation à la gestion des accidents.

La fin de l'année 2017 sera consacrée à finaliser le déploiement de la stratégie concernant le black-out complet ainsi que la construction de systèmes de ventilation filtrée sur tous les bâtiments réacteurs de chacun des deux sites (hormis Doel 1 et 2 pour lesquels ces travaux s'achèveront en 2019).

Tous les autres établissements de classe I ont connu des avancées significatives dans l'implémentation de leur plan d'actions. Fin 2016, le SCK•CEN, l'IRE et JRC-Geel avaient terminé 77% de leurs actions. Belgoprocess présentait un taux de clôture de 59% mais plusieurs actions sont proches de la clôture. De son côté, FBFC-International avait déjà clôturé l'ensemble de ses actions en 2014.

Les exploitants ont entre autres renforcé divers points d'ancrages sur des équipements essentiels (installation électrique, ventilation,...) afin d'améliorer leur résistance sismique. Des moyens de détection et de lutte contre d'éventuels incendies post-sismiques ont également été déployés.

Les exploitants ont désormais tous adapté leur plan d'urgence interne et procédé à l'achat de groupes diesel mobiles pouvant assurer l'autonomie de leurs installations en cas de perte du réseau électrique externe et donc garantir les fonctions de sûreté.

Enfin, en matière de préparation à la gestion d'accidents, des moyens d'éclairage mobiles et des moyens de communications supplémentaires ont été déployés. L'IRE, le SCK•CEN, Belgoprocess et JRC-Geel ont désormais à leur disposition un « Centre Opérationnel du Site » de repli situé hors site pour pouvoir coordonner les actions à prendre en cas de crise pour laquelle le site est inaccessible. Leurs plans internes d'urgence ont aussi été améliorés pour mieux gérer des événements (comme des tremblements de terre) qui peuvent affecter simultanément plusieurs installations et bâtiments.

De façon générale, nous continuerons à surveiller attentivement l'avancement des actions liées aux tests de résistance, au regard de notre mission : protéger la population et l'environnement contre les dangers des rayonnements ionisants.

Début 2018, nous publierons de nouveaux rapports de suivi sur notre site web.

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